Moins connue du public que les deux grandes fédérations médicales québécoises, l’Association des médecins cliniciens enseignants de l’Université de Montréal (AMCEM) rassemble une catégorie de praticiens dont la mission première est l’enseignement clinique. Ce livre raconte les quarante ans d’histoire de cette organisation syndicale qui, quoique discrète, a été et continue d’être un acteur clé dans l’enseignement de la médecine.

Embauchés à l’origine pour « sauver » la Faculté de médecine de l’UdeM, que ses méthodes d’enseignement datées menaçaient d’une perte d’accréditation imminente, les médecins enseignants qui ont formé l’AMCEM ont dû batailler ferme pour se tailler une place, puis pour défendre leur statut tant au sein du milieu universitaire que dans les centres hospitaliers. Cette double identité, en effet, implique pour les syndiqués de l’AMCEM de faire accepter un certain nombre de paradoxes : ils sont membres à part entière du corps professoral de l’Université de Montréal, mais ils ne sont pas inscrits à son Syndicat général des professeurs ; ils sont médecins spécialistes, mais ils ont refusé d’être représentés exclusivement par la FMSQ ; ils sont universitaires, mais leur enseignement est donné en milieu hospitalier ; ils sont tous, enfin, professeurs à plein temps, mais ils maintiennent une pratique clinique en parallèle. Autant de particularités qui ont fait en sorte qu’ils ont tenu à se doter d’une association autonome. Autant de différences qui expliquent aussi que l’AMCEM, on le verra dans ces pages, a eu une histoire toujours intéressante, et souvent mouvementée.