Cet ouvrage introduit l’égo-écologie en tant que théorie et méthode pour l’étude écosystémique de l’identité psychosociale. À partir d’une microanalyse des représentations de la société, d’autrui et de soi, on a pu identifier les processus à travers lesquels l’identité se construit en tant que système représentatif et affectif qui renvoie à la motivation de l’individu. Le système de l’identité qui émerge répond aux questions qu’anthropologues, sociologues, psychologues, philosophes posent sur l’interaction individu/société.

Le phénomène identitaire est aussi au centre de nombreux débats et conflits actuels, où l’on voit se multiplier les mouvements de revendication passant par une prise de conscience de l’identité sous toutes ses formes. En deçà même de l’actualisation de certains conflits, comment se constitue concrètement une identité ? Quels sont les liens entre l’identité personnelle et collective ? La constitution d’une mémoire sociale apparaît comme un élément nécessaire à la production d’une identité collective mais également l’identité personnelle s’enracine dans un vécu tissé par des expériences et des images. L’individu construit dans son histoire et par son histoire une certaine conscience de soi et des autres. La prise de conscience d’une identité se fait dans et par une interaction continuelle de l’individu avec son environnement.

Au niveau théorique, l’égo-écologie comme science empirique de la subjectivité se fonde sur la distinction entre la pensée manifeste et la pensée de fond. La pensée de fond est cette mémoire émotionnelle du monde qui organise, donne une cohérence et accompagne toujours en sourdine toute représentation ou discours que l’on tient sur soi, les autres et la société. C’est elle qui permet la possibilité d’une réversibilité entre Je et Nous et l’interdépendance entre une identité personnelle et collective. Enfin c’est elle encore qui donne au mot sa signification résumant et exprimant tout un ensemble affectif et existentiel en même temps que sa force motivationnelle.