Études françaises, v. 57, no 1
L’insurrection kabyle de 1871 : Représentations, transmissions, enjeux identitaires en Algérie et en France
Ce dossier est composé d’articles écrits dans la perspective de cerner les interprétations et la mémoire, en Algérie et en France, des événements survenus en 1871.
Pour la France en guerre depuis des mois contre les armées allemandes coalisées autour de la Prusse, l’année 1870 s’achève sur un bilan négatif et, le 28 janvier 1871, le gouvernement républicain est contraint de signer un armistice. Au printemps 1871, il doit faire face à un nouveau conflit sur l’autre rive de la Méditerranée. Appuyant la lutte du bachaga Mohamed El Mokrani qui est entré en guerre contre l’occupant le 16 mars, le cheikh Améziane El Haddad proclame le djihad pour libérer la Kabylie de l’envahisseur. Des environs d’Alger à la frontière tunisienne, les insurgés détruisent des fermes et des villages. Après la mort d’El Mokrani en mai et la demande de paix d’El Haddad en juillet, la reddition des Zouara en septembre sonne le glas de l’insurrection. Sa répression s’est accompagnée de lourdes condamnations pour les chefs de celle-ci et, dans un contexte où le traité de Francfort a obligé la France à céder l’Alsace et la Moselle à l’Empire allemand, d’une mise sous séquestre de terres qui sont revendues à bas prix.
À partir d’œuvres et de sources diverses, chroniques, romans, représentations théâtrales, essais, recueils poétiques, ce dossier étudie comment cette matière historique constituée d’une série de défaites — de la France face au nouvel Empire allemand, de la politique française en Algérie, de l’insurrection déclenchée par El Mokrani — a nourri les représentations et les imaginaires de part et d’autre de la Méditerranée.
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Papier
ISBN : 978-2-7606-4388-8
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